Émission de radio L'Autre Monde

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lundi 17 mars 2008

L'Iraq 5 ans, le bilan: un désastre total et une guerre perdue

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L'Iraq 5 ans, le bilan: un désastre total et une guerre perdue


Il y a déjà 5 ans, le 20 mars 2003, commençait à pleuvoir les premières bombes sur Bagdad. L'administration Bush avait tenté de lier l'Iraq de Saddam Hussein au 9/11 ainsi qu'à l'Al Qaïda, en plus d'accuser l'Iraq de posséder des armes de destruction massive ainsi que les moyens pour les lancer en 45 minutes sur Londres (selon Tony Blair), sans parler des affirmations spectaculaires et effroyables souvent répétées par Bush, Cheney, Rumsfeld et Rice comme quoi l'Iraq cherchait à se procurer la bombe nucléaire, constituant une menace à la sécurité des États-Unis.

On apprendra plus tard, non pas de la bouche des grands médias- qui ont plutôt contribué à nous vendre la guerre sans poser de questions- mais surtout par l'effort chevronné de quelques journalistes encore intègres et de beaucoup de bloggeurs surtout du mouvement pour la vérité sur le 9/11, que toutes ces allégations étaient fausses.

Mais nous n'étions pas les seuls à savoir cela. Le Pentagone a publié cette semaine un rapport qu'il a financé dans lequel ils ont fait la revue de plus de 600 000 documents irakiens confisqués lors de l'invasion américaine en 2003. Le rapport est clair: Saddam Hussein n'avait aucun lien opérationnel avec Bin Laden, ni l'Al Qaïda, qui sont en fait tous deux des créations de la CIA. Le Pentagone a cependant changé d'idée et a décidé de ne pas faire circuler le rapport publiquement, mais que sur demande. On se demande pourquoi... Mais le voici ici en format PDF:

Oh yes it will!


Au sujet des connexions de l'Iraq du régime Hussein avec Ossama Bin Laden et l'Al Qaïda, ce mensonge ne colla pas très longtemps car il était un fait connu qu'ils étaient en réalité deux ennemis jurés! Le régime hautement séculaire et sunnite de Hussein était en fait l'ennemi juré d'Ossama Bin Laden, un Chiite d'Arabie Saoudite avec son Al Qaïda et leur radicalisme islamiste.

En ce qui a trait à la supposée poursuite de l'arme nucléaire et les tentatives d'acheter de l'uranium en Afrique, le rapport avait été plagié du travail d'un étudiant datant de plusieurs années, et cette affaire a donné lieu à la divulgation illégale de l'identité de l'agent de la CIA Valérie Plame, tout un scandale en soi.


Voici ce qu'en dit Wikipédia:

  • 6 juillet 2003 : Joseph Wilson, dans le New York Times, déclare Ce que je n'ai pas trouvé en Afrique. « Si mes informations ont été ignorées parce qu'elles ne correspondaient pas à des idées préconçues sur l'Irak, alors on peut légitimement faire valoir que nous sommes entrés en guerre sous de faux prétextes ».
  • 14 juillet 2003 : plusieurs journalistes divulguent progressivement l'identité de son épouse. Cooper travaille pour Time Magazine et Judith Miller pour le journal The New York Times, alors que Robert Novak tient une chronique publiée par différents journaux. Dans l'une de ses chroniques, Robert Novak révèle que Joe Wilson, un ancien ambassadeur qui s'est opposé publiquement à la guerre en Irak, a pour épouse une agente secrète de la CIA, Valerie Plame. C'est la première fois que la couverture de celle-ci est ainsi « grillée ». Par la suite, Cooper et Miller enquêtent sur l'agente, mais seul Cooper publie quelques lignes sur elle, sans toutefois la nommer. Plusieurs journalistes estiment que la publication du nom est destinée « à discréditer ou à punir le mari de Plame »[1].
  • 7 avril 2006 : le président George W. Bush est mis en cause personnellement pour la divulgation d'informations secret-défense. Le procureur a en effet remis à la Cour fédéraledistrict de Columbia une réponse écrite, rendue publique jeudi 6 avril 2006. En juillet 2003 M. Libby aurait fait « fuiter » des informations à plusieurs journalistes pour tenter de sauver la crédibilité des justifications avancées par l'administration Bush pour renverser Saddam Hussein. Dick Cheney aurait dit à son chef de cabinet que le président l'avait « spécifiquement autorisé à révéler certaines informations ». M. Libby a alors contacté la journaliste Judith Miller du New York Times pour lui expliquer que Saddam Hussein poursuivait « activement » sa quête d'uranium et de bombe atomique selon un rapport récemment rédigé par la CIA en octobre 2002. Il nie cependant être celui qui a livré l'identité de l'agent Valerie Plame, un crime selon les termes d'une loi sur la protection des agents secrets de 1982. du
  • 12 juin 2006 : Karl Rove apprend qu'aucune accusation ne sera retenue contre lui.[1]
  • 12 juillet 2006 : Bob Novak dévoile que Karl Rove était une de ses sources.[2]
  • 28 août 2006 - 7 septembre 2006 : la première source de Robert Novak était en réalité Richard Armitage, l'ex-secrétaire d'Etat adjoint américain.

En ce qui a trait aux armes de destruction massive, les inspecteurs de l'ONU savaient déjà qu'il n'y en avait plus depuis 1991, date de la première guerre contre l'Iraq sous George H.W. Bush père. L'actuel président Bush a dû d'ailleurs admettre publiquement qu'il n'y avaient pas aucune arme chimique ni biologique en Iraq. Cela ne devrait pas surprendre, surtout dans le contexte où Saddam Hussein fut à l'origine un homme de la CIA, et que dans les années 80, au sommet de la guerre Iraq-Iran et des utilisations d'armes biologiques et chimiques par ces deux pays, Rumsfeld était à Bagdad pour serrer la main de Saddam et apporter de l'aide militaire, stratégique et aussi pour vendre de ces armes biologiques et chimiques. Le but des États-Unis était alors de déstabiliser l'Iran.

Alors il est clair que cette guerre contre l'Iraq fut vendue à grand coup de mensonges volontaires, le tout rapporté docilement par les médias de masse. Mais ça ne s'arrête pas là. Bush avait planifié la guerre en Iraq avant même les attaques du 11 septembre 2001. Et ceci est documenté, et voici ceci en guise d'exemple:



YouTube - Buried 60 minutes interview


http://www.youtube.com/watch?v=mWkGhV3PsLo






Pour ceux qui sont toujours dans le doute, il faut lire le PNAC , le livre de Zbigniew Brzezinski The Grand Chessboard et A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm. Ce dernier document fut élaboré par Israël et a influencé la politique étrangère américaine dans la decision d'aller en guerre contre l'Iraq, fait qui a été soulevé par certains proches de l'administration Bush, comme Philip Zelikow qui déclara ceci en 2002:


”Why would Iraq attack America or use nuclear weapons against us? I'll tell you what I think the real threat (is) and actually has been since 1990 -- it's the threat against Israel,” Zelikow told a crowd at the University of Virginia on Sep. 10, 2002, speaking on a panel of foreign policy experts assessing the impact of 9/11 and the future of the war on the al-Qaeda terrorist organisation.

”And this is the threat that dare not speak its name, because the Europeans don't care deeply about that threat, I will tell you frankly. And the American government doesn't want to lean too hard on it rhetorically, because it is not a popular sell,”
said Zelikow.

That was ”a perfectly absurd expenditure unless you were going to ride out a nuclear exchange -- they (Iraqi officials) were not preparing to ride out a nuclear exchange with us. Those were preparations to ride out a nuclear exchange with the Israelis”, according to Zelikow.

”Don't look at the links between Iraq and al-Qaeda, but then ask yourself the question, 'gee, is Iraq tied to Hamas and the Palestinian Islamic Jihad and the people who are carrying out suicide bombings in Israel'? Easy question to answer; the evidence is abundant.”




La participation du Canada depuis le début de la guerre en Iraq

Contrairement à la croyance populaire, et possiblement à votre grand étonnement, le Canada participe à la guerre d'agression de Iraq depuis le tout début. Le 25 mars 2003, durant le bombardement "shock and awe" de l'Iraq, l'ambassadeur US à ce moment-là, Paul Cellucci, déclarait que "...ironiquement, les navires de guerre canadiens, avions de et personnel... vont apporter plus de support à cette guerre directement... que la plupart de 46 pays qui supportent pleinement nos efforts là-bas."

Une semaine plus tard, c'était le tour de l'ancien Secrétaire de l'État Colin Powell qui expliquait qu'ils avaient une coalition de volontaires qui avait accepté publiquement d'être inclus sur une telle liste, et qu'il y avait 15 autres nations qui, pour une raison ou pour une autre, ne souhaitaient pas être nommées mais qui voulaient quand même supporter la coalition. Le Canada était, et est toujours le principal membre de ce groupe. Pour plus de détails sur tout les effectifs et équipement militaire, en plus de l'aide stratégique et de soutient, veuillez consulter cet
article et celui-ci.

Il ne faudrait surtout pas se méprendre sur la nature de la guerre en Afghanistan dans tout cette histoire. Il s'agit bel et bien d'une seule et même guerre avec l'Iraq, classée sous la rubrique des guerres contre le terrorisme, suite aux événements du 11 septembre 2001, alors que George Bush avait déclaré au reste de monde "c'est soit que vous êtes avec nous, ou que vous êtes avec les terroristes". Pas longtemps après, on apprendra qu'il avait des communications avec Dieu:

L’un des délégués, Nabil Shaas, à l’époque ministre des affaires étrangères a rapporté : "le Président Bush nous a dit à tous : "Je suis investi d’une mission par Dieu". Dieu m’a dit : "Georges, va combattre ces terroristes en Afghanistan". Et je l’ai fait. Puis Dieu m’a dit : "Georges va mettre fin à la tyrannie en Irak. Et je l’ai fait".

Bush a poursuivi : "Et maintenant, à nouveau, je sens venir à moi la parole de Dieu : "donnes aux Palestiniens un Etat et aux Israéliens la sécurité et apportes la paix au Moyen-Orient". Et, par Dieu, je vais le faire". - Source


Si nos troupes candiennes sont là-bas, ce n'est que pour libérer des troupes américaines pour le front en Iraq et contribuer à l'agenda impérialiste de l'axe anglo-saxon.



Les coûts de la guerre en Iraq et en Afghanistan



Les coûts envisagés, le nombre de troupes et la période de temps requis pour mener à terme leur "mission" furent tout aussi faussés que le reste des planifications originales. Des hauts fonctionnaires de l'administration Bush en 2002-2003 calculaient que l'invasion et la reconstruction de l'Iraq coûteraient entre 60 et 100 milliards de dollars, et au plus 200 milliards, mais le conseiller économique pour Bush qui a déclaré cette marque de 200 milliards, Larry Lindsey, fut montré du doigt le chemin de la porte de sortie tout en riant de lui. Paul Wolfowitz, alors secrétaire adjoint à la Défense, était en faveur du 60 milliards comme estimation.

Ils étaient astronomiquement loins de la réalité. Cinq ans plus tard, on constate qu'il aurait fallu le double des soldats; et le prix de cette guerre vient tout juste de passer la marque des 500 000 000 000$.
Les coûts à long terme sont évalués entre 3 et 7 trilliards
, comme si ces chiffres avaient encore quelque signification que ce soit à cette échelle.

Essayons de réduire ces chiffres: chaque semaine, la guerre en Afghanistan et en Iraq coûte 3.5 milliards de dollars.
Pour vous donner une idée, le budget militaire du Canada était de 14.1 milliards pour l'année complète de 2006!






Les femmes irakiennes plus que jamais oppressées


Une autre des raison d'envahir l'Iraq était la condition des femmes. Mais sont-elles mieux aujourd'hui que sous le règne de Saddam? Il se trouve que non. Sous le régime hautement séculaire de Hussein, les femmes avaient droit à l'éducation, et pouvaient devenir docteurs, professeurs et même travailler pour le gouvernement. Maintenant elles se font tuer par des milices pour ne pas observer les lois strictes islamiques. 82% des 2.4 millions des réfugiés qui sont en déplacement en Iraq à cause de la violence sont des femmes et de jeunes enfants agés de moins de 12 ans. Ceci ne compte pas les 2 autres millions de réfugiés qui ont fuit le pays.

Selon le Ministère de l'Éducation de l'Iraq, c'est plus 70% des jeunes femmes et filles qui ne vont plus à l'école par peur de représailles. Voir
l'excellent article de Dahr Jamail et celui-ci. L'électricité est intermittente et les pénuries de gas sont fréquentes dans ce pays riche en pétrole. L'eau n'y est pas potable
, tel que le témoigne la réalité même des soldats américains. Mais le plus affligeant, c'est le nombre de personnes innocentes qui y ont laissé la vie, ou qui ont perdu des membres de leur famille, ou encore, qui furent blessés. Selon les études et estimations les plus rigoureuses, les chiffres vont de 600 000 à 1 000 000 de morts reliées directement ou indirectement à l'occupation de l'Iraq. Même en prenant le nombre le plus conservateur, on en arrive à plus de 200 fois le nombre de victimes du 9/11. Imaginez un 9/11 se produisant à tous les jours pendant 6 mois et demi. Ça vous donne une idée?

La situation est tellement déplorable que
la Croix Rouge a critiqué l'invasion de l'Iraq et classifie la situation après 5 ans en Iraq comme l'une des plus critique qui soit sur la planète. Mais qu'à cela ne tienne, les autorités américaines poussent les professeurs à changer les livres d'histoire et à occulter certains aspects de l'invasion depuis 2003.


Visite historique du président iranien Mahmoud Ahmadinejad en Iraq

Quoique qu'en disent les officiels à Washington, l'Iran semble être le grand gagnant de tout le chaos engendré au Moyen-Orient puisque pour la première fois depuis la guerre Iran-Iraq des années 80, le président iranien Ahmadinejad a fait une visite officielle en Iraq. La nouvelle ne fut pas particulièrement chaudement rapportée par nos médias occidentaux, parce qu'il fut reçu comme une grand frère par les autorités irakiennes, et ce, même en public et en plein jour, alors que les officiels américains doivent toujours se cacher dans leurs forteresses militaires à toutes les fois qu'ils sont en visite!

Quel revirement de situation incroyable quand on pense que Washington a tout fait pour faire passer l'Iran comme l'ennemi de l'Iraq et du reste du monde, celui qui déstabilise la région et qui nous menace tous. Pourtant, même Hamid Karzaï, président de l'Afghanistan, a qualifié l'Iran de nation amie. La sphère d'influence de l'Iran a grandit énormément pour inclure le Liban, la Palestine et l'Iraq, tout cela grâce à la présence des États-Unis dans la région. N'est-ce pas pour le moins ironique? (pour plus détails, consulter ces articles: 1 2 3 4 5 .)


En conclusion, il semble assez clair que toute cette entreprise soit gravement erronée et que des comptes doivent être rendus, des gens tenus responsables, et ce, au plus haut échelon. Avec environ 130 000 mercenaires privés aux côtés des troupes régulières de l'armée américaine, il y a une sérieuse dérape du concept de la guerre vers le privé et hors de tout cadre juridique international faisant en sorte que l'Iraq se trouve aujourd'hui face à une sérieuse crise humanitaire et un pays ravagé, et pollué à l'uranium appauvri radioactif pour plus de 4.5 milliards d'années, ce qui continue de causer des cancers, maladies dégératives et déformations chez les nouveaux-nés.

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